PROGRAMME(S) COMMUN(S)

Épisode jour

Ce projet est né pendant le confinement. Devant l’incertitude du lendemain et surtout la certitude que le spectacle vivant et les artistes seraient parmi les premières victimes de cette situation, il fallait trouver un moyen de redonner “corps” aux projets interrompus. La première étape a été de prendre des nouvelles de tous les danseurs, chorégraphes, interprètes et pédagogues de notre territoire, avec lesquels nous sommes engagés de longue date. La deuxième étape a été de rouvrir nos studios à la création dès le mois de juin et pendant une partie de l’été. Les restrictions sanitaires nous imposant de travailler autrement, nous avons très vite échafaudé tous ensemble l’idée d’un programme commun. Les premières réunions en visio-conférence ont vite révélées chez les artistes, leur envie de construire quelque chose ensemble dans la diversité des approches, des histoires et des esthétiques.

Ce nouveau rendez-vous est le résultat de tout cela : une envie de retrouvailles, du temps pour travailler, réfléchir et créer, des moments de rencontres entre artistes et publics et montrer, par la richesse des propositions artistiques la vivacité d’un territoire.

Quatorze artistes ont relevé ce défi ! À vous de les suivre !

Les deux Épisodes de Programme(s) Commun(s) ont été conçus comme des parcours chorégraphiques originaux, mixant extraits de pièces existantes ou en cours de création, des films, des tables rondes et des repas partagés. Les spectateurs, répartis en trois groupes différents, circulent de pièce en pièce selon un parcours qui leur est affecté et se retrouvent ponctuellement tous ensemble à certains moments. Des pauses sont prévues avec la possibilité de se restaurer.

A chacun son mouvement et au plaisir d’inventer ensemble de nouvelles façons de se retrouver.

 

Ezio Schiavulli Heres: nel nome del figlio (Heres: au nom du fils)
Alliant recherche, création et pédagogie, Ezio Schiavulli s’attache à tisser des liens entre danse et société. Pour sa prochaine pièce, un solo particulièrement percussif et musical, le chorégraphe chemine sur les traces des mythes anciens. De la figure d’Œdipe à celle de Télémaque, le fils d’Ulysse, il interroge ce qui fait « famille » dans le temps. D’hier à demain, du rythme au corps en mouvement, sa démarche ouvre une nouvelle enquête sur le sens de la filiation.

 

Jean-Louis Gadé Where is my mind ?
« Trouble malaise de ne plus savoir qui je suis. Pourtant je sais d’où je viens » Partant de cet état d’être, Jean-Louis Gadé est entré en création. Dans Where is my mind ?, le chorégraphe d’origine ivoirienne, installé en Alsace depuis 1997, interroge le processus de construction identitaire. Exil, frontières, territoires, cette pièce en solo se nourrit de cette double culture qui conjugue essence des danses africaines et différentes approches des danses contemporaines.

 

Etienne Fanteguzzi La théorie des ficelles
Le solo d’Etienne Fanteguzzi, l’un des deux chorégraphes d’Espèce de collectif, ne déroge pas au goût de cette équipe pour la création d’objets artistiques improbables. Entre conférence et danse, le performer opère en funambule. En quête de formules à même de définir le mouvement, il évolue sur le fil d’une théorie, pose de multiples hypothèses, côtoie l’absurde avec jubilation. Corps, gestes et discours viennent hanter cet écheveau de fils tendus qui tient du labyrinthe de la pensée.

 

Abdoulaye Trésor Konaté Humming bird – Colibri
Prendre conscience de la terre nourricière et chercher d’autres modes de vie, porteurs d’une « sobriété heureuse ». C’est le récit de Colibri dont s’est inspiré Abdoulaye Trésor Konaté. Depuis sa création, l’écriture abstraite et poétique de ce solo s’est densifiée. Le chorégraphe en reprend certains passages qui font référence aux rituels, à la spiritualité ainsi qu’à la reconstruction de l’être humain. Evoluant d’espace en espace, sa danse cisèle ses intentions en dialogue avec le public.

 

Sarah Cerneaux Either Way
« D’une façon ou d’une autre », il fallait bien pour Sarah Cerneaux se lancer : créer un premier solo. Avec sa danse composite, ses origines réunionnaise et comorienne et son remarquable parcours d’interprète, elle interroge son corps, sa mémoire mais aussi son errance et ses transformations. Comment se retrouver sinon en explorant notre relation à la perte, au désir de s’égarer ? Cette question est au cœur du solo, une façon pour la jeune artiste de creuser son propre langage.

 

Table ronde : Local / global
Pour conclure ce premier épisode chorégraphique autour d’œuvres en cours et d’extraits de pièces, une table ronde est ouverte. Exposer, questionner, débattre autour d’un thème d’actualité est une proposition faite aux publics et aux professionnels par les artistes de Programme(s) commun(s) à partir de premières interrogations autour des termes de « local » et « global ».