Oona Doherty revisite à sa façon les mondes du féminin  : de l’évocation de certaines figures mythiques aux archétypes du désir. Sur de douces émanations funky et des mix décalés, les cinq danseuses de Lady Magma s’emparent de l’espace et du temps entrelaçant mouvements organiques et gestuelle puissante.
Après de précédentes pièces évoquant l’histoire et les blessures sociales de son pays – dont Hope Hunt & The Ascension into Lazarus  – Oona Doherty a choisi d’explorer un autre domaine, la féminité. Dans cette récente création intitulée Lady Magma, on retrouve la vision âpre, lucide et poétique de l’artiste irlandaise. Sur scène, cinq danseuses et performeuses traversent avec énergie cet univers sensuel aux allures de sabbat, forgé d’histoire, de figures et de multiples représentations du corps. Accompagnant le public dans cette aventure dès l’entrée en salle, la chorégraphe ouvre l’espace au déroulement d’un nouveau rituel tribal qui tient aussi du happening. Ambiance seventies, accents kitsch ou new age, ce surprenant hommage au corps féminin mixe les signes et les références. Il imprime aussi à la gestuelle ses mouvements ondulants tantôt intenses ou relâchés. Entre vagues dansées et soubresauts irruptifs, telle une fresque vivante et colorée, Lady Magma déploie son charnel propos. Tout comme la voix et les ambiances musicales, étoffes et couleurs contribuent à ce chatoyant dépaysement.