« La chose la plus difficile, c’est de réaliser un objet simple, qui dise tout sans être bavard ». Inspirée par cette déclaration du plasticien Romuald Hazoumè, Ayelen Parolin, chorégraphe argentine installée en Belgique, crée une pièce au vocabulaire volontairement restreint pour trois interprètes étonnés et toujours en mouvement. En complicité et connivence, avec la sincérité profondément humaine de l’idiot, du naïf ou de l’enfant, ils créent un espace où tout est possible, de l’insensé à l’onirique. Répétitive, sans cesse redistribuée, réenvisagée, la pièce fonctionne comme un étonnant jeu de rythmes et de construction où très vite le rire s’invite. Les danseurs Baptiste Cazaux, Piet Defrancq et Daan Jaartsveld, en combinaisons moulantes et mouchetées, reprennent inlassablement avec des mimiques ahuries, les mêmes phrases dansées. Le décor avec ses lumières pop, pastiche de la pièce Summerspace de Merce Cunningham, participe à cette dramaturgie simple, construite sur l’énergie et l’incongruité de situations cocasses que les trois compères n’arrivent pas à contrôler. Avez-vous déjà vu un spectacle de danse qui, sans un mot, sans musique, déclenche d’irrépressibles vagues de rire dans le public ? Simple fait partie de ces improbables et délicieuses exceptions.