D’origine sénégalaise, arrivé en France à l’âge de sept ans, le chorégraphe est de bonne heure entré dans la danse et pas n’importe laquelle : le hip-hop. Son esprit, son langage ont été pour lui un refuge et un espace de liberté. Dès l’adolescence, dans la ville où il demeure, Angers, Amala Dianor s’y adonne en toutes occasions : concerts, battles, concours puis se forme au contemporain au CNDC d’Angers. Aujourd’hui, avec un parcours d’interprète remarquable, tant du côté du hip-hop que de la danse contemporaine – il a dansé notamment pour Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou et Emanuel Gat – il développe sa démarche à partir de sa propre compagnie fondée en 2012. Essentiellement basé sur les énergies et l’art de la rencontre, son travail porte sur un axe double aux concepts inversés : décoder, comme cela se pratique dans les écritures contemporaines, la danse hip-hop, son vocabulaire, ses usages, codes et représentations, et en revanche insuffler au langage contemporain, l’incroyable énergie des danses urbaines.
Amala Dianor chorégraphie (ou co-chorégraphie) et interprète ses premières pièces au sein du Collectif C dans C. Puis en 2012, il crée Crossroads et décide de monter sa propre compagnie. En 2013, il conçoit le quatuor féminin Parallèle. En 2014, il chorégraphie avec Junior Bosila alias B-Boy Junior, le duo Extension, une rencontre surprenante entre deux personnalités du hip-hop français. La même année, il crée et interprète son premier solo, Man Rec, présenté au festival dʼAvignon. En 2015, la compagnie développe un projet régional nommé Clin d’oeil du temps destiné à 18 danseurs amateurs en voie de professionnalisation. De ce projet découle la création Overflow co-signée avec Mickael Le Mer, Pierre Bolo et Annabelle Loiseau. Amala Dianor devient aussi artiste en résidence pour deux ans au Théâtre Louis Aragon à Tremblay-en-France (93).
En janvier 2016, le chorégraphe crée De(s)génération au Théâtre Louis Aragon de Tremblay en France, un sextet où se croisent plusieurs générations de danseurs hip-hop et en extrait le trio New School qui s’inspire de la danse Abstract. La même année, il chorégraphie le trio masculin Quelque part au milieu de l’infini. Son travail est repéré par le Centquatre-Paris dont il devient artiste associé jusqu’en juin 2018.
D’une rencontre avec le calligraphe nantais Julien Breton et la danseuse Sarah Cerneaux, naît la création Trait d’union en janvier 2018 qui mêle light painting et danse.
Sa première pièce pour neuf interprètes intitulée The Falling Stardust, présentée à Strasbourg le 16 janvier 2019, convie au plateau des interprètes issus des techniques contemporaines et du hip-hop ainsi que des danseurs classiques de ballet. Ensemble, ils cherchent une nouvelle voie en expérimentant le métissage de ces différentes gestuelles.