



I'm' Company
Ivana Müller
Positions
Nommer, présenter, décliner. Dans "Positions", Ivana Müller met en jeu des points de vue. Une performance un brin décalée qui place le corps et son imaginaire dans sa dimension sociale. De la scène au vivre ensemble, du rébus à l’allégorie, cette pièce est l’occasion d’éprouver physiquement quelques influx d’importance : de l’économie et du capital sur la production de nos gestes.
Dans le sillon d’une génération d’artistes européens issue des années 90, la démarche empruntée par Ivana Müller dans "Positions" a de multiples référents. Clins d’œil et citations parcourent le jeu emprunté par les performers. De Bruce Nauman à Jérôme Bel en passant par Portishead, on pourrait presque cliquer sur les liens. Signes et consignes sont distribués par pancartes interposées. Au même titre que pour une partie de poker, en mêlant hasard et combinatoires, les interprètes instruisent le public à l’économie des gestes. S’y découvre un épiphénomène de la société d’hyperconsommation. Ce qu’elle construit en termes d’identité et de relations sociales. Du corps à sa représentation, qu’est-ce qui se joue aujourd’hui entre artiste et spectateur ? Entre autres évocations : la place de l’imaginaire, la notion d’auteur, l’abandon des techniques et de l’écriture. La notion de propriété – avoir, posséder – est au cœur de cette rencontre, qui ne manque pas d’audace à éreinter les formules conceptuelles, ses emprunts à la culture de masse, ficelles déjà bien usées sur les scènes tout autant que nos universels jeans, t-shirts et baskets._IF